Quelle est cette prison ?

Imaginez que dans un de vos rêves, un personnage vous dit qu’il va vous indiquer ce qu’est la réalité : c’est un non-sens. C’est un non-sens car on va essayer à partir d’éléments du rêve de vous décrire une chose qui ne fait pas partie du rêve. C’est comme demander à un peintre qui ne dispose que des couleurs blanc et noir de peindre du rouge, du vert ou de bleu. Le faire ne créerait chez vous qu’une croyance supplémentaire, faite de blanc et de noir.

Cependant, comme disait le bouddha authentique, s’il n’est pas possible de décrire ce qu’est la réalité, il est tout à fait possible de décrire ce qui n’est pas la réalité.

Nous naissons en étant envahis de stimuli issus de nos sens sans savoir à quoi ils correspondent. Dans un premier temps nous agissons instinctivement comme un petit animal. Petit à petit, par l’éducation, une corrélation va être faite entre une certaine conceptualisation du monde et les informations issus de nos sens. Nous sommes formatés par des formateurs eux même formatés. C’est ce qui est appelé par la sagesse toltèque : la domestication du petit homme. Nous avons tout un ensemble de croyances au sujet du monde et particulièrement la croyance que le monde est une entité séparée de nous même et fonctionne sur le principe de la relation de cause à effet. Contrairement à la nôtre, la pensée primitive était basée essentiellement sur l’analogie, les associations, la superstition et les présages. Non pas que les présages n’existent pas au contraire, mais c’est un problème quand tout devient superstition. En ce sens l’avènement de la science a été nécessaire pour sortir de cet obscurantisme primitif comme de l’obscurantisme religieux. Cependant les adorateurs de la science sont devenus tout aussi dogmatiques que ceux contre lesquels ils luttaient en niant purement et simplement la réalité de certains éléments de la pensée primitive qui pourtant sont bel et bien réels.

Formatés par une éducation matérialiste dite scientifique, nous sommes prisonniers, tout comme les adeptes de la pensée superstitieuse,  de murs invisibles dont très souvent nous n’avons même pas conscience. Nous ne vivons que dans un ensemble de concepts qui n’ont que peu avoir avec la réalité réelle.