Pantajali est un yogi auteur d’un ouvrage appelé Yoga Sutra entre 200 av JC et 400 après JC qui a codifié la pratique d’un des yoga issu de l’école Samkhya qui est une philosophie indienne athée, basé sur l’étude de la réalité. C’est une des manières d’atteindre l’éveil. Il en existe d’autres. Le yoga issu de cette école est appelé Raja Yoga, Yoga royal.
Le deuxième sutra dit explicitement : Le yoga est l’arrêt des fluctuations du mental. Et c’est tout ! C’est-à-dire que si nous savions comment faire, il suffirait d’arrêter le mental pour atteindre la réalisation. Cependant, nous sommes tellement ancré dans une prison que nous ne voyons même pas que cela est extrêmement difficile de nous en libérer.

Les Yoga Sutra de Patanjali découpent la pratique en huit parties, ce qui va nous permettre d’analyser la structure de la prison de laquelle nous devons nous libérer pour atteindre l’éveil.
Chaque partie doit être assimilée afin d’aborder la suivante, sous peine d’échec ou simplement de stagnation dans la pratique. Cependant, la concentration (maîtrise du mental), nous le verrons, est la partie la plus négligée et pourtant la plus importante.
Les deux premières parties concernent les habitudes physiques et mentales. Elles imposent une hygiène corporelle, alimentaire et des dispositions d’esprits comme le respect, l’honnêteté etc. Elles mettent en place des éléments de discipline nécessaires à une pratique régulière et assidue.
La troisième partie appelée Asana, est celle qui est la plus connue en occident. Ce sont les postures. Même si la pratique permet d’avoir une bonne santé, le but réel est de préparer le corps aux pratiques suivantes qui seront aptes à mener à l’éveil.

La quatrième partie est le Pranayama, travail sur l’énergie par l’intermédiaire du souffle. Si la troisième partie, les asanas concernent le corps physique, celle-ci s’adresse au corps énergétique. Ce corps énergétique se compose de deux parties, le corps éthérique qui est le corps utilisé par les acupuncteurs pour soigner le corps physique. Et le corps émotionnel. Le Pranayama permet donc d’équilibrer et de pacifier ce corps émotionnel.
Les pratique occidentales n’abordent que très peu ou mal les trois pratiques qui vont suivre (retrait des sens, concentration et méditation). Pourtant ce sont ces dernières qui sont nécessaires pour atteindre le Samadhi, soit l’éveil selon le yoga et qui doivent être réalisées de manière intensive, quotidiennement.
La première est ce que l’on appelle « le retrait des sens ». Cette pratique est souvent mal comprise par les adeptes de la méditation en occident. Très souvent l’adepte de la méditation a retiré ses sens du monde physique et est entré dans une espèce d’anesthésie qu’il croit être de la pleine conscience mais qui empêche en réalité toute progression et ce parfois pendant des années. Il ne s’agit pas en réalité d’anesthésier les sens, mais de les retourner vers l’intérieur.

La seconde est la concentration. Celle-ci est une étape extrêmement importante à maitriser si on désire procéder à une méditation efficace. En effet la méditation est la septième étape.
La concentration requiert une pratique très intensive quotidienne pour être maitrisée. Faire quelques exercices ici et là ne suffit pas. C’est surtout ici que le bât blesse car très peu de pratiquants passent cette étape, car elle est astreignante et peu ludique. Pourtant, sans cette étape la méditation n’est qu’une rêverie stérile. Cette étape concerne la maitrise du «corps mental», ou pour simplifier le «corps des pensées».
Une fois les corps physiques, émotionnels et mental maitrisés, nous pouvons espérer avoir accès par la méditation à un monde au-delà de notre réalité habituelle, un monde réel qui n’est pas issu de nos rêveries ou de nos fantasmes.
Nous croyons, comme tout bon matérialiste que nous sommes, que le monde objectif existe comme une entité séparée de nous-même et qu’arrêter les fluctuations du mental permettra simplement d’avoir des pensées plus pacifiées au sujet de celui-ci et donc d’être mieux. On croit ainsi que l’éveil n’est qu’un bien être psychologique. C’est pour cela que beaucoup pensent avoir atteint une certaine réalisation alors qu’ils ne sont qu’anesthésiés, ne désirant plus rien, vivant dans une mornitude stérile. Tout cela est faux. La pratique de la méditation véritable qui ne peut être précédée que d’une pratique intensive de concentration vous montrera de manière objective que les éléments du monde que vous croyiez séparés de vous, ne le sont pas. Vous allez commencer à vivre des synchronicités réelles, prémisses des fameux Siddhi. Les Siddhi sont les pouvoirs occultes comme la clairvoyance, la clairaudience etc. Seuls ces Siddhis sont les signes que vous progressez réellement. Ils ne sont pas un but en soi (c’est alors un frein à la progression spirituelle), mais leur émergence est un des rares signes objectifs, preuves d’une réelle évolution. Nous sommes tellement doués pour nous raconter des histoires que nous pouvons tout à fait (et c’est malheureusement souvent le cas) nous inventer une progression spirituelle illusoire.
Vient ensuite, la pratique de la méditation qui permet progressivement d’entrer en Samadhi (en théorie). Il existe de nombreux états de Samâdhi.
«Fluctuations du mental» est un terme générique pour décrire comment notre univers illusoire en trois dimensions est créé. Nous créons notre corps énergétique émotionnel puis par son intermédiaire, le corps physique. Ce corps énergétique émotionnel appelé aussi corps astral est nourri en permanence par nos désirs et nos peurs. Ce corps est aussi le corps karmique, celui de notre fausse personnalité. C’est le corps que nous habitons lors de nos rêves. Le yoga permet de maitriser ce corps car habituellement chez l’humain ordinaire, c’est lui qui maitrise l’individu. Maitrisons-nous tous nos rêves ?
L’espace illusoire est un espace spatiotemporel. Une pratique d’éveil peut consister à s’ancrer dans le présent. A ce moment nous ne nourrissons plus ce corps émotionnel énergétique des émotions de culpabilité basées sur le passé ou de peurs et de désirs basés sur le futur. C’est ce que propose des ouvrages comme le pouvoir du moment présent d’Eckart Tolle ou l’ouvrage « Un Cours en Miracle ». « Ne faite pas de suppositions » des accords toltèques permet de ne pas avoir peur de l’avenir ou de ce dont nous n’avons pas la preuve. « Que votre parole soit impeccable et faites de votre mieux » permet de ne pas succomber à la culpabilité. Tout se rejoint, les accords toltèques pratiqués intensivement peuvent être une voie d’éveil.