Les écueils

La méditation ne peut être réellement efficace que si le mental a été réellement pacifié. La méthode pour pacifier le mental est la concentration, qui est un exercice difficile et souvent ennuyant. La simple observation de ses pensées et de son état d’être amène souvent à une anesthésie artificielle, plutôt qu’à une réelle présence sans parasite. La démocratisation de la méditation dite de pleine conscience (mindfulness) sans une pratique intensive et cohérente de la concentration en occident a emmené massivement les pratiquants à cet écueil. Il faut savoir qu’initialement le mindfulness a été utilisé avec succès dans les hôpitaux américain à partir des années 1950 pour calmer les états de stress. C’est une béquille très utile, mais comme toute béquille, elle empêche la progression. Des examens sous IRM cérébral ont montré une réelle efficacité des techniques de mindfulness, cependant ce qui est omis de souligner est la conclusion du fait que le cortex préfrontal des méditants est surdéveloppé. Le cortex préfrontal correspond à la zone de contrôle du cerveau. On est donc loin du lâcher prise préconisé, c’est exactement le contraire.

Heureusement, actuellement, de nombreux enseignants de Vipassanā ont rectifié le tir en étudiant les pratiques originelles, mais il n’empêche que l’on confond encore très souvent pacification et anesthésie.

Certes, il n’est pas de bon ton de critiquer les autres dans le milieu dit de la spiritualité, mais à un certain moment, il faut appeler un chat un chat si on veut avancer. Si vous êtes un adepte de la méditation, vous saurez si vous vous observez en toute honnêteté, si vous avez ajouté une couche de déni dans votre pratique. Si c’est le cas, la simple pratique assidue de la concentration (grâce à nos techniques ou non) devrait régler ce problème.