En Inde où est né le bouddhisme en tant que tel, sous la paternité du bouddha initial Siddhârta Gautama (aussi appelé Shākyamuni), 600 ans avant J.C.. Selon le bouddhisme, le monde tel que nous le connaissons est une illusion appelée Samsara, nous devons dans l’éveil spirituel nous en libérer pour atteindre un état appelé Nirvana terme qui signifie « extinction », dans le sens de libération de l’attachement.
Bouddha signifie “être éveillé”.
Il existe plusieurs degrés et types d’éveil. Ceux-ci correspondent à la levée progressive des voiles de l’illusion. L’éveil d’un bouddha est un éveil total, la liberté de tout attachement.
Le bouddhisme s’est décliné en plusieurs écoles qui chacune appréhendent le concept d’éveil sous des aspects différents. Pour le Theravada, et le Hīnayāna appelé aussi petit véhicule, voisins du bouddhisme initial, l’éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités qui sont : L’existence conditionnée est souffrance, cette souffrance à une cause, cette souffrance peut cesser et il y a une voie pour la cessation de la souffrance.
Par contre, pour les adeptes du Mahāyāna branche du bouddhisme apparue plus tardivement, 500 ans après J.C., l’éveil correspond à une sagesse personnelle qui doit être utilisée pour venir en aide à autrui. Sont apparus, issues de ce courant, les branches contemplatives (dhyana) du Chan chinois, puis du Zen japonais. Le Mahāyāna est aussi appelé grand véhicule.

700 ans après JC est apparu le Vajrayāna (véhicule de diamant), qui est une association des deux branches précédentes. Cette forme est appelée aussi bouddhisme tantrique. Le bouddhisme tibétain fait partie de cette branche. Il y a actuellement quatre écoles principales de bouddhisme tibétain : Nyingmapa, Kagyüpa, Sakyapa, Gelugpa. Le Dalaï Lama fait partie de l’école Gelugpa.
On voit apparaitre deux manières d’atteindre l’éveil. Pour résumer, une voie longue, le grand véhicule, faite de « bonnes actions » et autres services à autrui, et une voie plus directe. Le Chan et le Zen, bien qu’issus initialement du grand véhicule, peuvent être assimilés à la voie directe.
Nous reparlerons plus tard de cette fameuse voie directe.

En Chine, le taoïsme (dao jiao qui signifie « enseignement de la voie ») date de plus de 1500 ans avant J.C.. La voie, le Dao signifie que l’humain ordinaire peut suivre un chemin spirituel pour atteindre l’état d’homme véritable. Ces enseignements ont été démocratisés en occident par les écrits des sages Lao Zi et Zhuang Zi. Cet état d’homme véritable n’est autre que l’état de Bouddha.
500 ans après J.C., Le bouddhisme s’est mélangé au taoïsme pour donner des pratiques telles que le Chan que nous avons vu plus haut (Chan signifie méditation).
Le fondateur du Chan est Bodhidharma qui après avoir suivi les enseignements d’une lignée d’éveillés aurait transmis son savoir aux moines du monastère chinois Shaolin. C’est lui qui selon la légende aurait initié les moines, non seulement à la méditation Chan, mais aussi à des pratiques corporelles afin de les maintenir en forme. Ces pratiques sont très connues car il s’agit ni plus ni moins que du Gong Fu et du Qi Gong. « Gong Fu » signifie « travail difficile » et « Qi Gong », « travail sur le Qi ».
Le Chan s’est exporté au japon entre autres, sous la forme connue nommée Zen. Le Gong Fu est donc aussi une voie d’éveil. Pas étonnant que les arts martiaux japonais en soient aussi une. « Do » en japonais signifie « voie » comme « Dao » en chinois. Le Judo est la voie de la souplesse, le Karaté Do la voie de la main vide, l’Aikido la voie de l’harmonie de l’énergie. L’état d’éveil selon les traditions japonaises est appelé Satori.

Pour en venir au travail difficile que signifie Gong Fu, on peut noter qu’une des interprétations du mot Sanskrit Yoga qui provient de la racine « yug » est « joug » ou « travail difficile ».
Le yoga remonte comme le taoïsme à plus de 1500 ans avant J.C.. Le but ultime du Yoga est le Samaddhi qui n’est autre lui aussi que l’éveil en opposition à l’illusion du monde appelée « Maya ». Comme pour l’éveil, il existe différentes formes de Samaddhi.
Petite mise au point : le yoga tel qu’on le connait en occident sous la forme des asana et parfois du travail du souffle, le pranayama n’est qu’une petite partie apparente de ce qu’est le véritable yoga authentique, d’ailleurs certains yoga n’ont ni travail de postures, ni travail sur le souffle.
Le yoga classique, tel que pratiqué en occident mène à la santé du corps et de l’esprit, mais son véritable but est l’éveil, les autres effets sont, soit nécessaires pour avancer dans la pratique, soit des bénéfices secondaires, certes appréciables mais qui ne sont pas le but ultime.

En occident, Ce que l’on appelle « alchimie » est en réalité une pratique spirituelle occulte. Transformer le plomb en or est une métaphore qui signifie en réalité transformer l’homme grossier ou ordinaire en être véritable ou pur ce qui correspond à un être éveillé.
Il s’agit dans l’œuvre au noir, suivi de l’œuvre au blanc, pour finir par l’œuvre au rouge de transformer la matière grossière en métal pur.

En Amérique du Sud, nous trouvons les enseignements des Shamanes qui ont été démocratisés par l’anthropologue Carlos Castaneda, par ses écrit inspirés des enseignements d’un Yaqui (homme de connaissance) ou par Don Miguel Ruiz par ses livres sur la sagesse toltèque. Ce dernier par exemple parle du rêve de la Terre duquel les hommes sont prisonniers, ainsi que du dressage des enfants qui dans leur jeune âge sont habitués à croire à ce rêve jusqu’à ce qu’ils soient prisonniers de ce mode de pensée et ne puissent plus en sortir par eux même. Comme l’éléphant attaché dès son jeune âge à un arbre par une simple ficelle qui n’essaie même plus de s’échapper ayant atteint l’âge adulte, croyant toujours que la ficelle qui le lie à l’arbre est assez solide pour le retenir. Selon les toltèques, appliqué à l’humanité cela s’appelle la domestication des enfants.
